2023, projet de diplôme, DN MADe objet
Du mémoire jusqu’au projet, mon fil rouge est la quête d’un autre quotidien, un autre monde, une autre réalité, choisis et admis communément. Dans lesquels nous respectons nos racines, où le Vivant est roi. Dans ces autres, nous sommes heureux. Mais à quoi ressemblent-ils ? Comment y vit-on chaque jour ? Quelles images avons nous d’eux ? Et comment y parvient-on ?
Pour mener à bien ce projet, il n’y a malheureusement pas une seule réponse. Face à une problématique qui remet en question l’ontologie de notre société, il y a pléthore de solutions. Toutes sont bonnes à prendre, aucune n’est la meilleure, elles sont liées et se portent ensemble. Par-delà le design d’objet, j’ai exploré celui du service, des médias (graphisme, illustration, vidéo), et celui des politiques publiques pour proposer un projet systémique.
Comment tendre vers de nouvelles vies, une autre société, si l’on ne s’exerce pas à rêver ? Faisons l’effort de sortir du réel pour construire un futur. Nous sous-estimons la puissance de l’imaginaire. Certains s’en emparent et le dictent, tels que les politiciens et les entreprises. Or, ce qu’ils veulent (la croissance infinie) n’est pas forcément ce que nous voulons. Pour disrupter, pour reprendre du pouvoir, nous avons besoin d’imaginer ensemble les composantes de notre futur, en nous réunissant autour de nos rêves.
Pour se mobiliser autour d’un imaginaire collectif, j’ai fais le choix de fabriquer un jeu qui stimule l’intelligence du groupe. Il met en exergue des situations du quotidien et des imprévus, au sein du territoire des participants grâce à un plateau de jeu modulable. Le but étant de repenser notre manière de nous déplacer, générer des interconnexions entre acteurs, déceler les limites de certaines habitudes, et bien d’autres.
Pour chaque carte de personnage, tous les participants de l’atelier se mobilisent face à un mur d’idée. En groupe, on s’éveille à propos des freins à l’utilisation du mode de transport choisi, on propose de nouvelles habitudes, et on imagine de nouveaux services de démobilité (éviter le déplacement).
Une fois que nous sommes d’accord sur l’imaginaire collectif, nous pouvons réfléchir aux objets. J’ai alors entamé le développement d’un véhicule intermédiaire (mi-vélo, mi-voiture) que je finirais après mon diplôme.
Puis, pour continuer la piste des objets, je me suis intéressé à un véhicule existant sur lequel la plateforme arrière m’inspirait. J’ai cogité sur les multiples usages imaginables et j’ai enfin fabriqué le prototype d’un coffre modulable permettant jusqu’à 1000 combinaison d’aménagement grâce aux plateaux et aux textiles intégrés.
Le choix de mise en scène le jour du diplôme était de montrer la pertinence de ce coffre pour un service de livraison de paniers légumes => préalablement imaginé à travers l’atelier d’intelligence collective.